Article publié le 23 octobre 2019 dans La Nouvelle République
Pour ses premières dates de sa nouvelle saison, la salle de jazz de Tours frappe fort. Elle innove même en conviant lors d’une même soirée les musiciens de The Bridge et les comédiens du Poulpe.
Ah, on aime bien ces débordements de scène qui font rire et rêver. Cette aventure mirobolante s’est déroulée dans une ambiance joviale côté cour, côté jardin et côté public. The Bridge est un réseau transatlantique pour le jazz et les musiques créatives, mettant en relation des improvisateurs de France et de Chicago.
Quatre fois par an, les tournées sont organisées dans les deux pays. Voilà maintenant sept ans que les musiciens empruntent ce pont de chaque côté de l’océan, se rencontrent, jouent et explorent. Une aventure artistique collective qui n’a pas manqué d’éveiller la curiosité du collectif tourangeau Le Poulpe. Cette « coopérative » de compagnies créée par huit comédiens, metteurs en scène et artistes, se rassemble autour de projets de créations théâtrales. L’évidence similitude des intentions et des démarches a amené les acteurs du Bridge et du Poulpe à imaginer, le temps de cette soirée unique au Petit Faucheux, une rencontre inattendue et originale. Deux univers se croisent sous forme d’épopée. La rencontre de voix, de souffles, de stupeurs et tremblements a offert un moment inoubliable ! La musique guide le moment, le désespoir est incarné par un instrument qui imite les cris humains. Des scènes au ralenti marchent en alternance avec les tableaux : accouchement en direct, déesse antique en mal de corps, charivari et brouhahas… tout cela est comique. Et la salle sort ses meilleurs rires. Vraiment, cette bonne douzaine d’artistes a su nous faire passer un beau et bon moment !